Il est des soirs où le temps s’arrête. Où la musique devient un souffle, un vertige, une vague. Ce samedi 5 juillet, sur les eaux tranquilles du Vieux-Port, Worakls a offert un concert comme on en voit peu. Un opéra électro, une transe symphonique, un moment suspendu.



Photos : Vorakls/Kbsp/Ville de Marseille/DR
Une scène flottante, un frisson dans l’air
Le ciel était clair, la mer presque immobile. À 22h30, la scène flottante s’est allumée comme un vaisseau venu d’ailleurs. Pas de projecteurs tapageurs, juste quelques néons bleus, discrets, presque timides. Et puis, le silence. Celui qui précède les grandes choses. Les premiers sons sont venus des archets. Des violons, des vents, des cordes. Une vingtaine de musiciens, en cercle autour du DJ, comme une garde d’honneur. Et au centre, Worakls, concentré, presque effacé, laissant la musique parler pour lui. Peu à peu, les nappes électroniques se sont glissées entre les notes classiques. Une fusion lente, précise, envoûtante. Le public, d’abord figé, s’est mis à onduler. Un clapping a jailli, spontané, comme un battement de cœur collectif. Et la température a grimpé. Puis Nozomi Hiwatashi est entrée. Petite silhouette, énergie volcanique. Elle a frappé ses percussions comme on déclenche une tempête. Le parvis de la mairie s’est transformé en dancefloor à ciel ouvert. Les corps se sont libérés, les visages se sont illuminés.
Des respirations, des éclats, des métamorphoses





Photos : Vorakls/Kbsp/Ville de Marseille/DR
Worakls a joué avec les contrastes. Des moments de tension, presque cinématographiques, suivis de décharges rythmiques. L’orchestre, loin d’être un simple décor, prenait la lumière, offrait des solos, des pauses, des frissons. Et puis, sans prévenir, les sonorités tziganes ont surgi. Comme un clin d’œil à l’Est, une invitation au voyage. Portées par les machines du DJ, elles ont pris une ampleur nouvelle, une puissance inattendue. La foule, elle, ne voulait plus redescendre.
Un final comme un rêve éveillé
Minuit approchait. Les derniers beats résonnaient sur l’eau. Les visages étaient rouges, les yeux brillants. 15 000 personnes, unies par une même vibration. Ce n’était pas juste un concert. C’était une expérience. Une nuit où Marseille a dansé sur l’eau, entre ciel et mer, entre classique et électro. Une nuit où la musique a tout emporté. Et l’été, lui, ne faisait que commencer…





Photos : Vorakls/Kbsp/Ville de Marseille/DR